Résultats de l'enquête sur la pierre sèche

En 2020, une enquête en ligne est lancée par Qualité-Village-Wallonie au sujet de la pierre sèche. Cette dernière a pour but de récolter des témoignages en vue de monter un dossier auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la reconnaissance de la technique de la pierre sèche comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel.

C'est pourquoi les Parcs Naturels des Deux-Ourthes et Haute-Sûre Forêt d'Anlier, le Centre des Métiers du Patrimoine « La Paix-Dieu » (AWaP) et l'asbl Qualité-Village-Wallonie se sont associés, dans le cadre du projet européen Interreg Va « Pierre sèche en Grande Région » pour travailler dans ce sens et élaborer ensemble le dossier de candidature.

Une fois l'enquête en ligne achevée, les personnes qui le souhaitaient ont été contactées et interviewées en tenant compte des règles sanitaires en vigueur. L'asbl Cultura Europa apporte son aide en réalisant des capsules vidéo compilant les différentes interviews. Un journaliste s'occupe également de l'enregistrement audio.

QVW et l'AWaP se rendent à Engreux avec l'équipe de tournage pour réaliser, devant les murs restaurés, les interviews de quatre personnes faisant partie de l'association des Sètches Pires ainsi que du groupe de bénévoles du village d'Engreux les « Murays ».

Pour rappel, les habitants de ce village se sont regroupés afin de restaurer plusieurs murs en pierre sèche situés un peu partout dans l'entité. Ils ont reçu l'aide entre autres des membres des Sètches Pires pour démarrer leurs différents chantiers.

Des initiatives citoyennes

L'initiative citoyenne est particulièrement présente dans les actions menées en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine et de nombreux exemples peuvent être cités. Ainsi, dans l'enquête mentionnée précédemment, 56% des participants répondent avoir déjà participé à un projet de sauvegarde : 47% d'entre eux l'ont fait en restaurant un mur, 34% en en construisant un nouveau et 19% en récoltant de la documentation relative à la pierre sèche. Parmi cet ensemble, 71% déclarent avoir transmis à leur tour le savoir-faire acquis. Des citoyens isolés ou des associations citoyennes telles que les Crêtes à Cayaux (Hainaut), Lè Sètches Pires (Ardenne) ou encore les Murays (Houffalize), proposent de s'initier concrètement à la technique, en mutualisant les savoirs. Ces associations et probablement d'autres participent également à de nombreuses activités et festivités dans le but de sensibiliser le citoyen en proposant diverses démonstrations. Certains de ces chantiers participatifs, également menés avec l'aide d'organismes tels que l'asbl Compagnons Bâtisseurs, permettent à de jeunes volontaires formés sur place de réaliser le travail de restauration.

Le mode de construction (patrimoine immatériel) ainsi que les éléments (patrimoine bâti) ont été quasiment oubliés, délaissés et victimes de préjugés parfois tenaces, ce qui a eu un impact sur leur préservation.

Heureusement, depuis plusieurs années en Wallonie, l'intérêt pour la technique de la pierre sèche revient sur le devant de la scène en vertu de ses nombreux atouts environnementaux tels que l'accueil de la biodiversité, l'utilisation et le recyclage des matériaux locaux, son côté drainant et la résistance de sa technique constructive. Le regain d'intérêt que lui portent les habitants ne fait que s'accroître, et met également en avant le côté participatif, d'entraide et de lien social que la construction commune de murs en pierre sèche permet de mettre en place.

Pour conclure, le dossier de reconnaissance a été finalisé et envoyé à la Fédération Wallonie-Bruxelles en janvier 2021.

Nous espérons un retour positif à cette demande.

Public visé : Tous publics
Projet lié : Restauration des murs en pierre sèche du village d'Engreux