08/09/2018 09/09/2018
Les Journées du Patrimoine des 8 et 9 septembre 2018, ayant pour thème le patrimoine insolite, la ville de Marche, le Musée de la Famenne (FAM), le Comité des Journées du Patrimoine et QVW organisent une visite guidée dans l'ancien et le nouveau cimetière de Marche.
Pour rappel, en 2012, le Conseil communal de la ville de Marche a mis en place une commission consultative des cimetières, composée de l'échevin ayant les cimetières dans ses attributions, des membres du service travaux, de l'asbl Qualité-Village-Wallonie mais aussi des bénévoles sensibles à l'histoire locale.
Un des premiers objectifs de ce conseil était de faire le recensement des 814 sépultures que compte le vieux cimetière Saint-Roch. La volonté est de restructurer ce lieu de mémoire et patrimonial, et de lui redonner son aspect historique.
On y rencontrait autrefois des anciens caissons funéraires. Ces curieux ornements peuplent certains de nos cimetières.
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Le XIXe siècle instaure les compositions florales élaborées. C'est à cette époque que les caissons funéraires voient le jour; ils tendent à disparaître dès la deuxième guerre mondiale. Toutefois, selon quelques témoignages, leur fabrication perdure jusqu'aux années soixante avant de disparaître totalement.
Quant aux origines et à la fabrication de ces ornements, elles demeurent quelque peu mystérieuses.
La famille du défunt achetait une couronne ou une gerbe de fleurs artificielles chez un entrepreneur de pompes funèbres ou chez un fleuriste. Cet ornement était accroché sur le corbillard et accompagnait le défunt jusqu'au cimetière. Quelques jours après la cérémonie, l'ornement était récupéré par la famille. Le décor floral était onéreux, c'est pourquoi les familles, désireuses de le conserver le plus longtemps possible, s'adressaient à un couvreur ou à un plombier zingueur afin de réaliser un œcaisson, destiné à l'abriter.
Il s'agit d'une boîte dont le fond et le pourtour sont en zinc, le tout fermé par une vitre. Leurs dimensions ainsi que leurs formes varient, il n'y a pas deux caissons identiques. Tout est réalisé sur mesure, en fonction de la grandeur et de l'importance du contenu. Il s'agit donc bien d'une production artisanale et non d'une production en série. La hauteur du caisson va de 40 cm à 130 cm. Les pièces que l'on peut rencontrer sont le plus fréquemment ovales, rondes, en forme de cercueil ou de boîte à violon.
En ce qui concerne le contenu des caissons, on peut rencontrer des crucifix, des photos ou encore des montages végétaux. Ceux-ci sont de loin les plus intéressants.
Les matériaux utilisés pour la réalisation de ces ornements sont très légers. En effet, les fleurs sont en biscuit de porcelaine et le feuillage est en zinc, le tout fixé sur une armature de fil de fer. Les feuilles, découpées par estampage, et les fleurs, confectionnées par modelage, sont d'un réalisme étonnant. Les différents feuillages rappellent la fougère, le chêne, la vigne, le saule ainsi que le lierre et le rosier. Les feuilles, dans un souci de réalisme, étaient peintes dans des tonalités de vert et de jaune. Toutefois, les feuillages ayant conservé leur teinte d'origine sont rares car sous l'action de l'humidité et du soleil, le métal reprend souvent sa couleur d'origine.
Les visiteurs sont invités à découvrir une exposition consacrée à ces caissons funéraires.
Une visite guidée est proposée dans l'ancien cimetière et dans le nouveau également. En effet, il présente également une longue histoire et offre un patrimoine de grande qualité tant par ses plantations que par sa structure. Le plan du cimetière est réalisé par le paysagiste René Pechère. Il s'agit d'un cimetière moderniste.
Il y a eu quatre visites réparties sur le weekend. A chaque visite, une trentaine de personnes sont au rendez-vous et semblent très intéressées.
Aujourd'hui, beaucoup de ces caissons ont disparu. Certains d'entre eux sont soumis aux intempéries depuis près d'un siècle. Souvent, au bout d'une vingtaine d'années, la vitre se brise laissant ainsi l'ornement subir des détériorations souvent fatales. Par chance, certains caissons sont encore très bien conservés mais ils sont aussi voués à disparaître. C'est pourquoi, il est important d'en préserver quelques-uns comme témoignage des arts et des traditions populaires.
En vous promenant dans les cimetières de vos villages, votre attention sera peut-être attirée par ces ornements si particuliers. Si vous en rencontrez, vous pouvez contacter l'asbl Qualité-Village-Wallonie au 04 379 05 01.
Public visé : Tous publics
Projet lié : Inventaire et aménagement de l'ancien cimetière de Marche
Qualité-Village-Wallonie association sans but lucratif
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