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Une grande figure de Wallonie
Jean-Charles Delsaux (1821 “ 1893) est une grande figure wallonne, à plus d'un titre, premièrement par son ascension professionnelle, deuxièmement par son innovation dans l'art de bâtir, troisièmement par son ouverture à l'architecture de son temps, quatrièmement par son rôle primordial dans le mouvement néo-gothique au niveau régional et cinquièmement par son idéalisme.
Jean-Charles Delsaux est, d'abord, un homme à qui ses talents vaudront une ascension précoce et fulgurante. En 1845, à 24 ans à peine, il est nommé au poste d'architecte provincial. En 1848, à l'âge de 27 ans, il gagne haut la main le concours organisé par la Commission royale des Monuments pour la construction du Palais provincial à Liège, qui lui assurera la célébrité. Entre 1845 et 1865, il connaîtra une carrière courte mais prodigieusement remplie.
Jean-Charles Delsaux est, ensuite, un homme qui, par son amour du Moyen Age et le respect des traditions, a instauré une conception originale de l'art de bâtir : la restauration des bâtiments anciens, dont il va établir les règles dans une publication en 1847. Cette manière d'envisager l'édification inaugurera une nouvelle fonction, celle des architectes-restaurateurs, illustrée brillamment par Eugène Viollet-le-Duc en France. Chez nous, Jean-Charles Delsaux sera ainsi le premier restaurateur des grands monuments gothiques liégeois et, en parallèle, un écrivain-illustrateur talentueux du patrimoine à restaurer.
Puis Jean-Charles Delsaux est un homme en phase avec l'architecture de son temps. Pour toutes ses constructions, il se situe à la croisée des différents courants architecturaux qui coexistent au 19e siècle. Au Pays de Liège comme dans toute l'Europe, néo-classicisme, néo-gothique et architecture métallique s'opposent ou se complètent, confrontant le passé et l'avenir. La sélection des deux premiers styles, associés à son travail personnel d'artiste, a favorisé chez lui une belle synthèse. Comme Eugène Viollet-le-Duc, il sera ouvert au troisième courant, où il perçoit une filiation logique entre les formes gothiques et la finesse ainsi que la minutie de l'acier, d'une part, et dont il pressentira tout le côté fonctionnel, d'autre part. Mais le temps lui manquera pour assez l'appliquer.
Jean-Charles Delsaux est, de surcroît, un homme qui a été, dans la province de Liège, un leader dans le mouvement néo-gothique. Dans un 19e siècle où, à la suite de l'Ecole romantique, l'un des premiers objectifs de la création artistique et littéraire dans toute l'Europe a été de ressusciter le Moyen Age, Jean-Charles Delsaux, à l'instar d'Eugène Viollet-le-Duc en France, sera, au niveau régional, la figure de proue et le catalyseur du mouvement néo-gothique. Ses constructions précoces comme le Palais provincial et l'église St-Fiacre, ainsi que le château de Plainevaux marqueront leur région.
Enfin, dans une époque où l'industrialisation triomphe, Jean-Charles Delsaux, comme Eugène Viollet-le-Duc, est un artiste romantique, passionné, qui touche à l'essentiel. Il est convaincu par l'importance du patrimoine artistique dans l'histoire des hommes. Il comprend que là demeure l'âme de son pays. Une idée l'anime alors au plus profond de lui-même : il ne veut pas laisser périr l'esprit qui fait élever nos monuments. Intelligent et hypersensible, Jean-Charles Delsaux est, en outre, un romantique, habité par un idéal : rendre service à notre société en pérennisant ses racines. Comment ? En les magnifiant, en les valorisant, en immortalisant notre histoire du Pays de Liège, nos évènements historiques et nos héros du passé. Jean-Charles Delsaux le fait dans son art premier, l'architecture, mais aussi à travers les artistes qu'il sollicite pour décorer harmonieusement ses édifices : les peintres, les sculpteurs, . Le Palais provincial en est l'exemple le plus éloquent. Ce qui est touchant c'est que dans cet esprit, le grand Liégeois qu'il était s'est laissé solliciter par les villages de la province jusqu'au plus petit. Comme l'écrivait Denise Tinlot, la présidente des Amis du Musée herstalien, en 1987 : « Poète de la pierre, épris de légende, J.-Ch. Delsaux représente en architecture le romantisme musical wagnérien et la littérature évanescente de Walter Scott. » Le patrimoine architectural a fait rêver Jean-Charles Delsaux et nos ancêtres, et il nous fait encore rêver aussi.
Une exposition déclinée en six volets
D'abord, elle présente les lignes de forces de sa vie privée et de sa vie professionnelle. Ensuite, elle aborde son œuvre majeure, le Palais de Liège : la construction du Palais provincial et la restauration de l'ancien Palais des princes-évêques. Elle explique le contexte historique qui va entraîner l'architecte Jean-Charles Delsaux vers la gloire et décrit son oeuvre, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Puis elle envisage ses restaurations des grandes églises gothiques de Liège, capitale pendant huit siècles d'une principauté ecclésiastique : Saint-Jacques, Saint-Martin, Saint-Paul et Sainte-Croix. Ces restaurations sont superbement illustrées par ses estampes publiées dans des ouvrages où l'architecte les explique et les décrit. Ceux-ci sont présentés en fin d'exposition. Enfin, elle dévoile ses constructions (totales ou partielles) dans le Pays de Liège, qu'elles soient civiles, d'une part : châteaux de Lanaye et de Plainevaux, centre de réunions et d'actions culturelles de l'Emulation à Liège, maison familiale à Liège et immeuble Les Arcades à Spa ; ou sacrées, d'autre part : églises St-Fiacre à Dison, St-Pierre à Grand-Rechain, N.-D. de la Visitation à Grivegnée, St-André à Saint-André-Les-Dalhem, St-Pierre à Seny, St-Pierre à Vivegnis, St-André à Winamplanche et St-Alexandre à Xhendelesse. Ces constructions illustrent l'éclectisme de Jean-Charles Delsaux, à la croisée des courants architecturaux du 19e siècle.
Pour ceux et celles que cela intéresserait, un dossier consacré à l'architecte Jean-Charles Delsaux (75 p. !) a été publié dans le 23e numéro (2012) des Annales des Amis d'Adolphe Hardy. Il est abondamment illustré et encore enrichi par rapport à l'exposition. Il sera disponible à l'église au prix de 15 euros. Le bénéfice de cette vente participe à la promotion du patrimoine disonais.
Au terme d'une vaste synergie
Cette exposition a été coordonnée par Alain Halleux, le coordinateur des Amis de l'église St-Fiacre et par Marie de Selliers et Marie Humblet, historiennes de l'art à Qualité-Village-Wallonie, qui l'ont réalisée, à partir du travail de recherche de Flavio di Campli, attaché à l'Inventaire du patrimoine culturel immobilier au Service Public de Wallonie, et auteur de l'ouvrage Jean-Charles Delsaux (1821-1893) “ Architecte provincial, et d'une première exposition, coordonnée par l'historienne de l'art Fabienne Masson-Rusinowski, attachée culturelle à l'Echevinat de la culture de Herstal en 1987 et aujourd'hui Echevine de la culture dans la même ville, et présentée au Musée de Herstal, avec le concours des Amis du Musée herstalien, en 1987. La couverture photographique de l'exposition 2012 a été surtout assurée par Guy Focant, le photographe du Département Patrimoine du Service Public de Wallonie. Mais Les Amis de l'église St-Fiacre ont pu compter, de plus, sur un vaste réseau de soutien, qui s'est constitué autour. Il est mentionné sur le panneau des remerciements.
Tarif(s) : Totalement gratuit
Projet lié : Exposition « Jean-Charles Delsaux, le Viollet-le-Duc liégeois »
Qualité-Village-Wallonie association sans but lucratif
Bureau et siège social
Chaussée d’Argenteau 21 – 4601 Argenteau (Visé) Tél. 04 379 05 01
contact@qvw.be – www.qvw.be