Accueillir la nature dans nos cimetières

De nouveaux visages pour nos cimetières wallons.

Flore, faune et biodiversité seront demain des atouts pour nos cimetières.

Quelle transformation, .

Quelle évolution, .

Quelle révolution !

Car nous parlons bien de révolution, d'espaces entièrement minéralisés que sont nos cimetières, nous allons progressivement vers leur végétalisation.

Pourquoi ce soudain changement dans la gestion des espaces funéraires?

Cette politique a vu le jour suite à une réflexion globale répondant à une directive européenne de 2009 sur l'utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les espaces publics. Cette directive a contribué à créer le PWRP, Programme Wallon de Réduction des Pesticides, qui n'est autre que sa transposition, au niveau de la Région Wallonne. Il définit un cadre communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable. Il vise le "zéro pesticide" dans les espaces publics pour 2019, comme décrit dans l'arrêté ministériel du 4 mars 2014 relatif au plan de réduction de l'application des produits phytopharmaceutiques dans les espaces publics.

2019, c'est demain ! Et pour être conforme à l'arrêté, c'est aujourd'hui qu'il faut envisager les cimetières autrement et mettre en place de nouvelles méthodes d'entretien en appliquant une gestion différenciée.

L'éradication des plantes dites sauvages ou appelées « mauvaises herbes » dans une gestion alternative d'entretien d'espace serait un combat sans fin. Afin d'accepter et de faire accepter le paysage qu'offre une gestion différenciée des sites funéraires et autres, il est nécessaire de porter un nouveau regard sur ces végétaux.

Le principe est d'appliquer à chaque espace le mode de gestion le plus adapté en tenant compte de sa destination, son utilisation, sa situation...

A l'échelle d'une commune, ce mode de gestion permet de diversifier les types d'espaces verts, de favoriser la biodiversité et de réduire l'emploi de produits chimiques en exploitant l'utilisation de prés fleuris, prairies de fauche, zones de tonte différenciée, en plantant des vivaces indigènes, des haies diversifiées, des plantes et matériaux couvre-sol, en contrôlant, sans le supprimer, l'occupation de l'espace par des herbes sauvages, dites « mauvaises herbes ».

Avant de voir le résultat de cette nouvelle façon d'appréhender les espaces publics il faudra un certain temps. Ce changement va se faire progressivement en respectant le rythme des saisons et de la nature. De leur côté, pour s'y adapter, les communes vont devoir réorganiser leur service d'entretien des espaces naturels et former le personnel aux techniques de la gestion différenciée.

Pour mettre en place ces nouveaux programmes, les communes peuvent être accompagnées par des associations wallonnes spécialisées dans ce domaine.

De plus, depuis 2015, un appel à projets du Service Public Wallon, la labélisation évolutive « Cimetière Nature », propose aux communes de créer dans leurs cimetières un cadre promoteur de biodiversité, où faune et flore locales reprennent leur place, de manière raisonnée.

Ce label propose trois niveaux de réalisation, il est attribué aux communs dont l'exécution d'un programme répond à une série d'exigences bien définies. Chacun d'entre eux comprend des critères obligatoires et quelques critères bonus.

(Info : http://biodiversite.wallonie.be/fr/cimetieres-nature.html?IDC=5930)

Et si nous changions notre regard. Car pour apprécier cette métamorphose visuelle de nos cimetières, il faut d'abord accepter d'y voir pousser de la végétation maîtrisée mais aussi et surtout accueillir avec bienveillance une certaine végétation plus sauvage.

Dès lors, ne nous étonnons pas de voir, au printemps, de-ci, de-là, apparaître quelques plantes de prairie, qui a leur tour amèneront une ribambelle d'insectes qui pourront trouver gîte dans l'hôtel à insectes placé dans un recoin verdoyant du cimetière, ne nous étonnons pas de rencontrer une abeille butineuse car sa ruche, subtilement placée, fera partie du décor, .

Soyons enchanté, émerveillé de rencontrer cette flore, cette faune dans nos cimetières trop souvent devenus des plaines minérales, . sans vie naturelle.